RESSOURCES

Guides et ressources éducatives
    Études de cas
    Sites web

    Plus de ressources par ETC Group sur l’évaluation technologique : 

    1) à l’échelle internationale : https://www.etcgroup.org/content/wisdom-goats-global-overview-assessments-technological-systems 

    2) comme alternative au transfert technologique : https://www.etcgroup.org/content/moving-beyond-technology-transfer-case-technology-assessment

    Glossaire

    AfriTAP – Africa Technology Assessment Platform

    Animateur.rice – un.e spécialiste de la participation. Se réfère à une personne dont le rôle est d’être l’instigateur.trice ou de piloter un processus participatif. Le terme anglais « facilitator » est rarement utilisé dans les pays dont la langue principale n’est pas l’anglais. En Allemagne, le terme modérateur est plus commun. Dans les pays francophones ou hispanophones, le terme d’animateur socio-culturel (animadores en espagnol) se réfère généralement au même rôle. Au Royaume-Uni, notamment en Écosse, le terme « convener » peut être employé. L’idée de réunions avec un.e président.e (chairperson, chairwomen, chairman, ou chair) est courante dans de nombreuses configurations à travers le monde.

    Consentement – le droit collectif que les personnes devraient avoir, en premier lieu d’être informées des recherches scientifiques et développements technologiques, et deuxièmement d’en refuser la recherche ou le développement, si elles estiment qu’il pourrait y avoir potentiellement des effets négatifs. Le consentement est un processus, plutôt qu’un acte unique, puisque le consentement peut être retiré, ou reconsidéré, alors que de nouvelles informations apparaissent et que de nouvelles expériences modifient l’analyse de la technologie. Voir CPLCC.

    Consentement Préalable, donné Librement et en Connaissance de Cause (CPLCC) – Une série de législations internationales des droits humains qui visent à protéger le mode de vie des peuples autochtones et des communautés locales. De nombreuses conventions et traités internationaux requièrent uniquement une consultation et non le consentement, ce dernier étant beaucoup plus exigeant. Sans l’obligation de consentement, les populations ne sont pas en mesure d’apposer leur véto aux projets gouvernementaux et aux développements dans leur région, qui affectent directement leurs vies et cultures. Le CPLCC leur permet d’avoir le droit à l’autodétermination et à l’auto-gouvernance dans des processus de décision des gouvernements locaux et nationaux, sur des projets qui concernent leurs vies et ressources. Voir consentement.

    Cooptation – un processus par lequel une initiative (ou un groupe) puissante intègre ou assimile une initiative plus petite ou plus faible avec des valeurs ou intérêts communs. La cooptation peut arriver par un processus selon lequel un groupe puissant a réussi à « convertir » un plus petit groupe en semblant avoir adopté des aspects clés des intérêts de ces derniers, sans avoir réellement adopté le programme ou l’idéal complet du petit groupe. Il existe de nombreux témoignages d’initiatives ou de méthodologies participatives qui étaient initialement effectives, mais qui ont ensuite été cooptées par des intérêts privés puissants, devenant purement symboliques (« tokenistic », voir tokenism).

    Démocratisation des savoirs / des technologies – un contrôle démocratique plus important exercé sur les connaissances, sur les processus par lesquels les connaissances sont générées, leurs significations, et leurs applications (notamment technologiques). Par exemple, via des formes participatives d’évaluation technologique.

    Déterminisme technologique – l’idée que le futur est déterminé par les technologies disponibles, plutôt que déterminé par le pouvoir des humains de le façonner selon leur volonté.

    Dilemme Collingridge – une situation dans laquelle les actions pour influencer ou contrôler le développement technologique font face à une double contrainte :

    • Un problème d’information : les impacts d’une nouvelle technologie ne peuvent être faciles à prévoir jusqu’à ce qu’elle soit amplement développée et largement utilisée.
    • Un problème de pouvoir : le contrôle ou changement de technologie est difficile une fois la technologie enracinée. 

    Géo-ingénierie – la manipulation technologique intentionnelle de systèmes terrestres à grande échelle, souvent présentée comme une solution technique pour lutter contre le changement climatique. Les technologies de géo-ingénierie climatique peuvent être catégorisées en trois grandes classifications : les technologies de « gestion du rayonnement solaire » (réfléchir la lumière du soleil dans l’espace), les technologies de capture et de séquestration du dioxyde de carbone, et les technologies de modification météorologique. Une large gamme de techniques est considérée comme de la géo-ingénierie, notamment : la pulvérisation de particules souffrées dans la stratosphère, ou l’éclaircissement des nuages pour réfléchir les rayons du soleil ; le déversement de particules de fer dans l’océan pour stimuler la production de phytoplanctons qui absorbent le CO2 ; la pulvérisation d’iodure d’argent dans les nuages afin de provoquer les pluies ; ou encore des cultures OGMs dont le feuillage réfléchit mieux la lumière du soleil.

    Gouvernance – tous les processus de gouvernement – qu’ils soient ceux d’un gouvernement ou d’un État, du marché, ou d’un réseau – d’un système social (famille, tribu, organisation formelle ou informelle, un territoire ou à travers plusieurs territoires), que ce processus de gouvernement s’exerce par la loi, les normes, le pouvoir, ou la langue d’une société organisée.

    Incertitude – un état de connaissance limité, où il est impossible de décrire exactement l’état existant, un effet futur, ou plus d’un effet possible.

    Institutions – des schémas de comportement stables, valorisés, et récurrents (par exemple, le mariage est une institution). Comme des structures ou mécanismes d’ordre social, elles gouvernent les comportements d’un groupe d’individus dans une communauté donnée. Les institutions se définissent par un objectif social, qui transcende les individus et les intentions, en arbitrant les règles qui gouvernent les comportements. Erving Goffman (et dans une certaine mesure Michel Foucault) parle « d’institutions totales », comme un « lieu de résidence et de travail où un grand nombre d’individus sont placés dans la même situation, coupés du monde extérieur pour une période relativement longue, mènent ensemble une vie recluse dont les modalités sont explicitement et minutieusement réglées ».

    Jury citoyen / assemblée citoyenne – un groupe de personnes tirées au sort parmi la population afin d’être formées, de délibérer, et de faire des recommandations sur une question spécifique ou une série de questions. Voir la page sur les jurys citoyens pour plus de détails. 

    Justice cognitive – Notion inventée par l’universitaire indien Shiv Visvanathan pour appeler à la reconnaissance de formes décolonisées de savoirs, parfois désignée comme sciences alternatives. Il soutient que les différents savoirs sont connectés avec les différents modes de vies et moyens de subsistance, et devraient donc être traités de manière égale (voir aussi Démocratisation des savoirs).

    « Lock-in » technologique (« verrouillage » technologique) – une forme de dépendance de l’orientation socio-économique selon laquelle un ou plusieurs acteurs (par exemple l’État ou des entreprises privées) sélectionnent une technologie ou des standards technologiques, puis, en raison des effets de réseau, la société se retrouve enfermée ou bloquée avec cette technologie ou ce standard, même si une partie ou toute la société préfèrerait une alternative.

    Nord global – utilisé comme une partie de la description générale de la division politique et socio-économique Nord-Sud. Généralement, les pays considérés comme faisant partie du Nord Global sont notamment les États-Unis, le Canada, l’Europe de l’Ouest, l’Australie, et la Nouvelle-Zélande (mais les définitions varient). Voir Sud Global.

    Organismes modifiés par forçage génétique – un organisme vivant créé par une technologie d’ingénierie génétique, technologie qui modifie le système sexuel de reproduction pour « forcer » les gènes modifiés dans les futures générations, afin qu’ils se diffusent dans toute la population.

    Participatif – permettre l’inclusion, et l’opportunité de s’exprimer de personnes dans toute leur diversité, y compris les peuples autochtones, les communautés locales, les paysan.ne.s, les pêcheur.euse.s, les mouvements sociaux et populaires. La participation dans le contexte de l’évaluation technologique signifie de prendre en compte les relations de pouvoir pour la production, la validation et l’utilisation des savoirs, en particulier en lien avec les enjeux scientifiques et techniques.

    PEMTAfrique – Plate-forme d’évaluation multidimensionnelle des technologies en Afrique.

    Plateformes d’évaluation technologique – les initiatives de TA qui assurent la collaboration entre différents groupes, dans une évaluation collective de technologies nouvelles ou existantes. Par exemple, TECLA et AfriTAP sont des plateformes d’évaluation technologique.

    Principe de précaution – une approche épistémologique large, philosophique et légale des innovations qui sont potentiellement dangereuses et pour lesquelles nous manquons de connaissances scientifiques approfondies. Il incite à la prudence, à mettre en pause le processus pour l’analyser, avant de se lancer dans de nouvelles innovations qui pourraient s’avérer désastreuses. Le principe de précaution est une valeur centrale sous-tendant la plupart des processus d’évaluation technologique.

    Recherche Action Participative (RAP) – une approche de recherche pour et par les communautés, qui met l’accent sur la participation et l’action. Cette approche vise à comprendre le monde en tentant de l’améliorer, particulièrement pour celles et ceux qui subissent l’oppression. La RAP se concentre sur le questionnement collectif et l’expérimentation de terrain fondé sur l’expérience et l’histoire sociale. Il y a de nombreuses traditions de RAP dans différentes cultures et dans différentes langues. La philosophie derrière la Recherche Action Participative (RAP) étaye de nombreux processus participatifs d’évaluation technologique.

    Recherche participative communautaire (« community-based ») – une approche partenariale de la recherche, qui vise à impliquer équitablement les membres d’une communauté, des représentant.e.s d’organisations, et des chercheur.euse.s dans toutes les étapes du processus de recherche, dans lequel chaque partenaire contribue à l’expertise et à la prise de décision, et partage les droits de propriété.

    Science citoyenne – une forme de recherche correspondant à un large spectre de participation, allant d’une faible contribution à la recherche complètement organisée par des scientifiques professionnels (donc proche du scientisme) jusqu’à une participation étendue, où les citoyen.ne.s sont en charge de définir les questions, la manière dont une réponse est apportée et l’usage fait de ces réponses (parfois nommée « science citoyenne extrême » ou recherche-action participative).

    Science PubliqueUne recherche menée auprès du public, ou qui inclut du public. Deux traditions de Science publique ont émergé, l’une fondée sur la recherche action participative, et l’autre fondée sur des programmes de communication scientifique par des scientifiques ou des médiateurs scientifiques.

    Scientisme – la surestimation de l’importance de la science physique, et la croyance que la science apporte toutes les réponses aux plus graves problèmes mondiaux. À partir de déclarations de célèbres partisan.e.s du scientismes, Mary Midgley a suggéré que les principes du scientisme sont les suivants : toutes les questions philosophiques sont insignifiantes ou peuvent trouver leurs réponses par la science ; la science fait autorité puisqu’elle est basée sur des preuves empiriques – les affirmations scientifiques seront donc toujours supérieures aux déclarations philosophiques ; et la science fournit une description ultime des fondements de la réalité – jusqu’aux notions métaphysiques – et peut même reformuler les questions de façon plus pertinente que les philosophes, grâce à la prise en compte des connaissances acquises.

    Sud global – pays d’Afrique, d’Amérique Latine, et les pays en développement d’Asie-Pacifique, y compris le Moyen-Orient. Les définitions varient – voir Nord Global.

    TECLA – le réseau pour l’évaluation sociale des technologies en Amérique Latine ( Red de Evaluación Social de Tecnologías en América Latina).

    Violence structurelle – se réfère à des situations où ni la culture, ni la pure volonté individuelle ne sont en cause ; mais plutôt des processus et des forces historiques donnés – qui, souvent guidés par des raisons économiques – concourent à contraindre les libertés individuelles. La violence structurelle s’abat sur celles et ceux dons le statut social ne leur permet pas d’accéder aux fruits des nouvelles connaissances ou aux bénéfices dont les autres jouissent.